Le procès de six militaires congolais, dont deux officiers supérieurs, arrêtés après la répression d’une manifestation ayant fait une cinquantaine de morts le 30 août, a débuté mardi à Goma, dans l’est de la République démocratique du Congo.
L’audience a commencé en début d’après-midi devant la cour militaire du Nord-Kivu, siégeant dans une salle, pleine à craquer, du camp militaire Katindo de Goma, la capitale provinciale, où se sont déroulés les faits, a constaté un journaliste de l’AFP.
Suspendue en fin de journée, elle doit reprendre mercredi matin.
Les accusés sont deux officiers de la Garde républicaine, le colonel Mike Mikombe et le lieutenant-colonel Donatien Bawili, dont l’arrestation avait été annoncée lundi par le gouvernement, ainsi que quatre soldats de 2e classe. Tous sont en détention et ont comparu dans leurs tenues militaires.
A la question de savoir s’il reconnaissait les faits qui lui sont reprochés, le colonel Mikombe a répondu “non, je ne les reconnais pas”. La parole n’a pas encore été donnée aux autres accusés.
Jugés en “flagrance” (comparution immédiate), ils sont poursuivis notamment pour “crimes contre l’humanité”, a déclaré l’auditeur supérieur du Nord-Kivu, le colonel Michel Kachil, représentant le ministère public.
Selon lui, 56 personnes ont été tuées et 75 blessées mercredi dernier lors d’une opération militaire lancée pour empêcher une manifestation prévue par une secte locale contre la présence dans la région des forces de l’ONU et de l’Afrique de l’Est, accusées d’inefficacité dans la lutte contre les groupes armés.